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Sur l’émail de l’évier
d’encre
de soupir
de feu et d’eauJ’ai brûlé l’encre des mots et les cendres ont grisé l’eau en tombant. Il y a une façon de choisir vite et une façon de ne pas choisir, de lire les livres par derrière ou de les saisir par le milieu. Je ne sais que faire d’une nuée de signes, mais j’ai lu cette question du seigneur ermite, en forme de haïku : "Poètes émus par les cris des singes, entendez-vous l’enfant abandonné dans le vent d’automne ?"
pour l’hiver
j’ai une collection
de dix-sept flocons
d’argentplus
"un cœur
à moi
ce cœur
changeant"
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Concussus surgo
Finalement, après m’être épanché ici et là, je reste coi devant cette balle de vent, emblème de l’amiral de Chabot, dont les coutures forment un T qui me rappelle les croix présentées dans les premières pages du recueil des Devises héroïques de Claude Paradin. La devise latine, en deux mots, exprime bien la chute suivie du rebond : "Concussus surgo" ("Abattu, je me relève"). Si je pense à la devise que je me suis forgée il y a quelques jours : "Vagatur ratio" ("Ma raison vagabonde" ou "Erre la raison"), j’ai du mal à imaginer quelle figure pourrait la symboliser. La balle de vent me plaît car elle a quelque chose d’enjoué et de surprenant au milieu du XVIe siècle, et pour 2021, qui sait où elle rebondira ?