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V for Vendetta
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Le corps qu’on gère
Bien qu’on ait du cœur à l’ouvrage, l’Art est long et le Temps est court. Par un détour :
Well though my heart attacks its task,
Yet Art is long and Time is short.Ailleurs, un lecteur genre fin-de-siècle, souriant décadent, amèrement léger, avait lu Baudelaire et Nerval : En vérité, la Vie est bien brève, le Rêve bien long. Et de se demander en petits vers :
Yet he had commuted the Flowers of Evil to Flowers of Goodwill. Je me souviens d’un professeur qui avançait que Baudelaire regrettait l’absence du e après le B, ou qu’il se fût mieux porté sous l’étiquette plus flatteuse de la b e a u t é. Dans leurs copies, les lycéens le lui accordent souvent, de même qu’ils fichent un p supplémentaire au nom d’Apollinaire et lui retranchent un l. Quant à Nerval, ils préfèrent l’appeler Gérard, comme des générations de commentateurs attendris l’ont fait, comme si le Grand Désespéré invitait le lecteur au commentaire consolatoire.
Charles, Guillaume, Gérard et Jules, et j’oubliais Arthur, ont bien mal géré leur corps. Pas un n’a atteint le demi-siècle. Ils y seraient peut-être arrivés avec un peu de management personnel, de soja ou de souffrologie.
J’étais à Marseille à l’âge où le dur Arthur y creva. J’atteindrai sous peu l’âge baudelairien. — Je suis guéri de sa poésie !
— But a scar in my Blood
Reminds me of my Sin.