Vivre est assez bouleversant
 quoique médisent nos sceptiques
 De quoi demain sera-t-il fait
 ô plus on va plus on le sait
 car enfin le jeu perd sa mise
 et les dés meurent dans nos mains
 Porte de plus en plus étroite
 qu’il est maigre notre destin
 pour y trouver de quoi le fuir
J’ai force suffisante en moi
 pour me lever chaque matin
 le dur est de s’acclimater
 à nouveau après cette halte
 en luminosité lunaire
 où le rêve tisse une toile
 que l’on déchire dans la rue
Pas à pas ramendons filet
 de notre vie imaginaire
Georges Perros, Une vie ordinaire
(Et le Dispariteur, au galop, dit-il, je galope je galope mais je ne suis pas à la maison, merci chevalier Queue, il lit encore Perceval, donc, mais il écrit Queue au lieu de Keu. Plus tôt dans la matinée il écrivait: Et Queue parmi la sale vint, trestoz desafublez, et tint an sa main destre un bastonet, el chief un chapel de bonet, don li chevol estoient blont, n'ot plus bel chevalier el mont, et fu tresciez a une tresce, et non, il n'y avait, il n'y eut, dit-on en ancien français, il n'y eut pas de plus beau chevalier au monde, ses cheveux blonds, il avait sur la tête un chapeau, de quoi, de bonnet, je ne comprends pas, ou alors ce sont les poils du bonnet qui sont blonds, il tint dans la main droite un petit bâton, il fut tout désaffublé, et c'est le plus beau mot du texte, désaffublé.)