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wladimir de terlikowski

  • À la bibliothèque polonaise

    Les tableaux sont accrochés pêle-mêle,
    l'huile brille tant que certains sujets se dérobent — comme ce sombre bouquet sur un fond plus sombre encore —,
    et les ciels sont presque verts, gris-vert et parfois blancs de plâtre souillé,
    une touche empâtée figure d'un seul geste une barque solitaire;
    dans l'autre salle, une foule impénétrable boit du vin rouge autour d'une longue table couverte d'une vulgaire nappe en papier rouge que je découvre plus tard quand chacun est reparti dans le froid: pour l'instant je ne vois les tableaux que de loin, depuis la cour intérieure peuplée de quelques statues et d'un socle sans raison.

    À l'étage on joue des nocturnes dans le Salon Chopin sur un Pleyel de 1845
    — on ne sait de quel bois il est bâti ni de quel métal il sonne stridemment —,
    et parmi les effigies du brillant Polonais, estampes, daguerréotype, moulage du masque funéraire, de la longue main gauche, et le portrait de Delacroix, et les grands yeux de Sand,
    on entend plusieurs fois "Chopin ressuscité!",
    quelqu'un trop aviné disserte sur les vertus comparées de la peinture et de la musique — comme on est stupide au moment de complimenter le pianiste...