"He is the biggest french pig ever, I can't believe it", on se retrouvait sur le quai, Kate et Felix épiloguaient sur l'incident, et plus loin Yves-Noël, Rémi, et cette dame, cette femme, je ne sais comment dire, qui accompagnait Rémi et qui ne m'avait pas été présentée, danseuse, écrivain je crois. Plus tard, dans le métro, Yves-Noël remarquait ses chaussettes dépareillées, l'une grise, l'autre rouille, et un homme assis à côté d'elle suivait la conversation, visiblement amusé. On avait parlé des chaussures de Kate aussi, Martin Margiela, cuir clair et souple, mais impossibles à décrire.
Il y a toujours ce moment, dans la première partie, où Kate s'essuie les pieds d'un air dégoûté avant de chausser ses santiag, la culotte est tantôt rose tantôt impression léopard. Le moment où elle ramasse le soutien-gorge de Marlène et dit au public "c'est pas à moi" (rires). Et aussi: "c'est ma secrétaire, j'aimerais vous dire qu'elle est bien mais c'est pas vrai, c'est tellement dur de virer les gens en France".
Il faut dire que Felix avait un ticket de métro mais qu'il ne l'avait pas utilisé, s'était faufilé derrière Kate comme un black du neuf trois vous demande s'il peut passer avec vous, et vous sentez un corps étranger derrière vous, mais là Kate ne s'était rendu compte de rien, et le contrôleur lui était tombé dessus, Felix, il a failli passer la nuit au poste, le billet de cinquante euros qu'avait fini par tendre Kate l'avait sauvé. "If I had been alone and not drunk, I would have run away", il aurait bondi comme il le fait dans le spectacle, le contrôleur n'aurait rien pu faire.
Ce matin Yves-Noël disait qu'il faudrait encore lutter, les techniciens avaient mis des gélatines sur les Svoboda, question de sécurité, une ampoule avait éclaté mardi soir au cours de la deuxième partie, morceaux de verre répandus sur le plateau, mais avec les gélatines la lumière était moins dorée maintenant, c'était moins beau, alors il faudrait négocier.