Je dépouille, déshabille, effeuille le texte d'Olivier:
Des lits cieux hier soir
ce matin je suis encore troublé par ce qui s’est passé
juste avant j’avais peur de provoquer ma perte
peur d’être annulé
où l’on voit que le chiffre est à nouer autrement
la grande majorité de ceux qui ont partagé ma vie
leur vécu du désir
une multitude d’aventures parallèles et secrètes
libido et imagination
en couple amoureux vivant
perpétuellement à l’affût
le centre ce n’est pas pareil sur toutes les surfaces
unique sur un plateau
partout sur une sphère
sur une surface plus complexe
ça peut faire un drôle de nœud
c’est le nôtre
multiples configurations
je parlerai d’hier soir
il est très joli L.
le désir qui nous échappe imprévisible nous file entre les doigts
sel de la chair des larmes et de l’amer
surtout ne vous trompez pas sur la place ici du regard
je suis pervers ou hédoniste ou les deux mon général
la bouche de T. mon amoureux dans la bouche de L.
je tenais leurs têtes pour qu’ils s’embrassent
parfois le baiser profond
le baiser de L. me parvenait par le corps de T.
le baiser de T. me parvenait par le corps de L.
lisez plutôt
la scène dont le roman n’est tout entier que la remémoration
c’est proprement le ravissement de deux en une danse qui les soude
ça coulait de source de sueur
les peaux se laissaient découvrir
comme dans la rue
pas de scénario
les noces taciturnes de la vie vide avec l’objet indescriptible
voilà ce qui me trouble depuis hier soir
faire tourner les têtes les âmes et les corps
nous aurions pu n’avoir qu’un rapport sexuel
nous fûmes
de moins en moins T.
de moins en moins L.
de moins en moins nous