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  • Esprit de grève

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    Mon gilet jaune est flambant neuf. Je l’ai déballé le jour de la manifestation en soutien à Manu, le dernier des éborgnés de la répression d’état. Ce jour-là je n’ai vu aucun visage connu à Valenciennes. J’ai manifesté seul parmi une foule rassemblée pour Manu. Mon gilet jaune est resté dans mon sac à dos, je n’ai pas osé le sortir, il était trop immaculé, trop large aussi, et trop fin, presque transparent. Et puis j’avais rejoint le cortège un peu tard, ayant perdu du temps à le chercher, n’ayant pas trouvé le parcours de la manifestation sur mon smartphone trop long à la détente. Je n’étais sans doute pas encore prêt à assumer le costume, mais j’étais là, je me sentais à ma place. Le parcours était sans saveur : le tour des boulevards de Valenciennes, qui portent les noms des artistes locaux, Watteau, Harpignies, Eisen. Les rues menant au centre-ville étaient barrées par des murs en plexiglas et défendues par des CRS. Il y eut quelques mouvements assez comiques, des groupes de CRS se mettant à courir, conspués par la foule qui chantait "Les putes à Macron, les putes à Macron, les putes, les putes, les putes à Macron !", mais il n’y eut aucun incident. La consigne avait dû être passée au plus haut niveau de ne pas dégainer, cette fois-ci.

    Il y a un an, j’étais très malade, bloqué chez moi devant la télévision qui faisait la chronique des revendications et des violences sabbatiques. Je m’étais d’abord moqué de cette colère jaune fondée sur la hausse du prix des carburants, me disant que c’était plutôt l’occasion d’abandonner la voiture individuelle, une fois pour toutes :

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