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Picus veridis

Il y a du vert, du gris-vert, du jaune et du rouge chez le pic-vert. Le picus veridis a une consonance véridique. Je me demandais depuis tout à l’heure quel était ce bruit intermittent. Quelque chose me dit que c’est un pic-vert depuis que j’ai ouvert la fenêtre. C’est un bruit de la nature, pas un bruit technique — comme cette scie à la vibration puissante et sourde qui s’ajoute aux chants d’oiseaux et au bruit continu des véhicules sur l’autoroute lointaine — une marbrerie — on scie des plaques de granit ou de marbre — monuments funéraires. Les oiseaux me font penser à Emily Dickinson car ils peuplent ses poèmes de leurs noms américains. "Mon Sort — aujourd’hui — c’est la Défaite": début d’un poème, début d’une chanson. J’ai commencé à y travailler hier soir — en sourdine — ne pas déranger les voisins aux oranges qui un soir m’ont envoyé un mail assassin nous demandant de "ne plus partager" nos vocalises avec eux. Le poème, j’y avance pas à pas. J’ai attaqué les deux premières strophes, pas comme le pic-vert, mais à pas feutrés. Je n’y ai pas encore rencontré d’oiseaux. Pour l’instant je n’y entends que des cloches — fewer bells… Olivier a emporté ma belle édition des sonnets de Shakespeare. Les sonnets de Michel-Ange aussi, le Canzoniere de Pétrarque. J’ai gardé le recueil de Pasolini, La religion de mon temps. On chantera chacun chez soi. Lui au pays de la langue d’oc, moi et ma langue d’oïl — mais je préfère chanter en américain — imparfait.

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