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J’ai soupesé ma vie

Passé des heures à écrire l’accompagnement d’une chanson enregistrée il y a deux ou trois ans. J’ai dû me réécouter pour me comprendre, exercice pénible que de se reconnaître — mes tics harmoniques —, et plus pénible encore la difficulté à retrouver certains accords au clavier avant de les écrire : trois pages sur un petit poème d’Emily Dickinson, une partition mise en page de manière un peu maniaque pour qu’Olivier puisse chanter tout en s’accompagnant. Il veut chanter ce morceau en particulier. Je l’aime aussi, il a quelque chose de déchiré avec ses irrésolutions, ses médianes qui se refusent, ce La bécarre dès la première mesure qui annonce une instabilité, l’air de rien, et, à la troisième strophe, la chute en Si mineur, la dépression des âpres dièses, et une espèce de rejointoiement dont je suis friand, la mélodie changeant d’habits quand le Sol dièse dans l’accord de Do dièse mineur devient La bémol en Fa mineur : le même mais un autre, pour revenir à la tonalité initiale, car il le faut, et l’oreille est soulagée après un temps de mise au point — existe-t-il, pour l’oreille, un équivalent de la mise au point optique ? Je note la première strophe, qui est très belle :

I felt my life with both my hands
To see if it was there —
I held my spirit to the Glass,
To prove it possibler —

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