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"— J’ai rêvé de toi cette nuit.

— Et moi d’araignées."

Il y a un parfum d’air frais dans la chambre, la fenêtre est grande ouverte. Je change les draps, secoue la couverture, chasse les moucherons, recouvre la terre de la sansevière d’un film plastique pour étouffer les bestioles qui pullulent.

Je noircis ma barbe et mes yeux.

La voix de Virginie Despentes dans une lecture rugueuse : "Je ne suis pas isolé de toi, et tu n’es pas protégé de moi."

En marchant vers le parking, je programme la promenade légale du 1er novembre de  14h30 à 15h30, je déplace ma voiture pour que nul ne me reproche d’abuser du stationnement public, puis descends jusqu’à la rivière par un nouveau chemin à pente raide sous les aboiements de deux affreux chiens qui me tueraient sans le grillage qui les retient. Je m’arrête devant des mousses sur un tronc d’arbre. Le pare-brise d’une voiture est recouvert de feuilles mortes.

"Tes mains feuilles de l’automne."

De l’autre côté de la rivière, je photographie un jeune pécheur. Tout est vert, brun, jaune et bleu.

Je reste à la porte du débit de tabac car j’ai oublié mon masque : cela n’empêche pas la transaction. Deux vieilles femmes discutent sur un banc devant la place désertée par la fête foraine : des jeunes y font du skate, maillots trempés de sueur.

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