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Tous nos efforts

Le noir et le blanc d’un pull à larges rayures, une fourrure artificielle comme pour signifier l’hiver et amollir sa rigueur, le craquement d’un radiateur électrique dans la cuisine, les volutes vanillées de ma vapoteuse, l’attente des nouvelles mesures gouvernementales en forme de toile d’araignée : le présent triste, nouveau temps non verbal. "Nous ne sommes jamais chez nous, nous sommes toujours au-delà", écrit Montaigne dans son chapitre sur la tristesse. J’ai mangé plus que de raison, et mon ennui n’a que faire de la raison. Ma raison se tient au-delà, ou reste à côté. Vagatur ratio. Erre la raison. Moucherons, papillons, bestioles quelconques bonnes pour la toile. Nous continuons de nous projeter mais nous commençons de renoncer à l’avenir. Tout au moins l’avenir a-t-il changé. Nos souvenirs évoluent à mesure que nous vieillissons, de même notre avenir. Pour moi, le nouvel an et celui d’après dessinent un mur sans bords.

 

montaigne

 

J’ai la chance de faire découvrir Montaigne à des jeunes gens de seize ans. Nous avons ausculté quelques allongeails de l’exemplaire de Bordeaux. La "chétive araignée" fut d’abord "chétive et vile", mais le petit homme a finalement rayé le vilain adjectif car tout ce qui évolue naïvement au plus près des lois naturelles est supposé bon. Michel Onfray profère les pires bêtises ces temps-ci dans les médias, mais il est un excellent professeur quand il décrit la contexture des Essais, qui n’est pas moins complexe que celle d’un nid d’oiseau ou que la tissure d’une araignée. Elle n’est pas moins complexe, mais elle est plus singulière.

J’aimerais que l’italique penche à gauche pour mon tempérament de gaucher.

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