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Salaison

Le premier film contait la vie de celle dont je chante les poèmes. Je fus aussi déçu que je l’espérais : on n’y voyait nulle abeille, nul rouge-gorge. Elle était spirituelle, son bavardage aussi délié que ses vers sont hachés.

Dans le deuxième, un jeune homme mourait dès le début. On le maintint en vie artificiellement jusqu’à la fin du film, quand son cœur fut transplanté dans le corps d’une femme qui n’en avait presque plus.

Le troisième n’avait d’intérêt que pour les plans contemplatifs sur une planète dont le champ magnétique ondoyait aussi indolemment que le permettent les effets spéciaux.

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— Ce week-end-là, je chantai dans une ferme : un chant corse et une antique chanson à boire. Le poêle était trop puissant pour six chanteurs qui commençaient un thé dans une tasse et le terminaient dans une autre, si bien qu’on ouvrait la porte de temps à autre malgré la pluie et l’air mauvais. La soprano eut tant de peine à démarrer qu’il fallut pousser sa voiture — car les roues patinaient dans la boue.

Dans une autre ferme, il y eut un déjeuner de pâtes et de ratatouille. La table était joliment dressée. Des tranches de pain grillaient sur le poêle à bois, les tranches de radis ressemblaient à s’y méprendre à du jambon, mais d’authentiques saucisses pendaient dans la cave, et des pièces de viande couvertes de sel remplissaient de grands plats en inox. Avant le dessert, on regarda les photos du cochon. On le mangerait l’année prochaine.

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