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emily dickinson

  • Fist

    Sweet — safe — Houses —
    Glad — gay — Houses —
    Sealed so stately tight —
    Lids of Steel — on Lids of Marble —
    Locking Bare feet out —

    Emily Dickinson

    Maisons — douces — sûres —
    Maisons — heureuses — gaies —
    Tellement bien scellées —
    Couvercles d'Acier — sur Couvercles de Marbre —
    Fermant la porte aux Va-nu-Pieds —

  • J’ai soupesé ma vie

    Passé des heures à écrire l’accompagnement d’une chanson enregistrée il y a deux ou trois ans. J’ai dû me réécouter pour me comprendre, exercice pénible que de se reconnaître — mes tics harmoniques —, et plus pénible encore la difficulté à retrouver certains accords au clavier avant de les écrire : trois pages sur un petit poème d’Emily Dickinson, une partition mise en page de manière un peu maniaque pour qu’Olivier puisse chanter tout en s’accompagnant. Il veut chanter ce morceau en particulier. Je l’aime aussi, il a quelque chose de déchiré avec ses irrésolutions, ses médianes qui se refusent, ce La bécarre dès la première mesure qui annonce une instabilité, l’air de rien, et, à la troisième strophe, la chute en Si mineur, la dépression des âpres dièses, et une espèce de rejointoiement dont je suis friand, la mélodie changeant d’habits quand le Sol dièse dans l’accord de Do dièse mineur devient La bémol en Fa mineur : le même mais un autre, pour revenir à la tonalité initiale, car il le faut, et l’oreille est soulagée après un temps de mise au point — existe-t-il, pour l’oreille, un équivalent de la mise au point optique ? Je note la première strophe, qui est très belle :

    I felt my life with both my hands
    To see if it was there —
    I held my spirit to the Glass,
    To prove it possibler —

  • Tour abolie

    Il fallait d'abord traduire le poème de Guillaume d'Aquitaine en français, puis en anglais. C'était pour les besoins d'un spectacle dont j'ignorais tout. Seul ce poème importait.

    Pour le français, je proposai:

     

     

    Ferai un vers d'absolument rien.

     

     

    C'est ce premier vers qui concentrait toutes les attentions. Certains traducteurs préféraient "un vers de pur néant" ou "de pur rien" comme dans cette version oulipienne.

    yves-noël genod,guillaume d'aquitaine

     

    Pour l'anglais, je proposai une traduction à la manière d'Emily Dickinson:

     

    Will do a Verse out of absolutely Nothing—
    Won't deal with Me nor Other People—
    Won't deal with Love nor Youth—
    Nor anything else—
    I found it sleeping—
    On my Horse—

    Out of what did I make those Verses—I do not know—
    I will transmit Them to the One—
    Who will transmit Them to One Another—
    Over there—towards Anjou—
    So that He can send me from his Case—
    The Counter-Key—

     

    Ici, c'est la contre-clé qui faisait rêver. 

    Contraclau dans l'original.

     

    (Chez Elle, les capitales sont l'attention médusée, l'admiration et l'effroi devant la chose ainsi nommée, si étrangement nommée, et tellement plus étrange encore dans cette épopée du rien qu'est un poème de la main d'Emily.)

     

    Nous en resterions là.

     

    Comme une consolation.