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    Il est des hommes qui fuient et d’autres qui voyagent.

    On est homme, et personne ne s’en est souvenu.

    Les mots suffisent aux images, la tranquillité est à deux pas.

    On dit domicile, et pourquoi pas dome, qui sonne comme home.

  • Sur une note d'intention

    La nuit dernière, nous écrivîmes une note d’intention pour une performance qui sonnait comme une perforation. Ce fut d’abord malaisé. Puis il y eut un texte, mi-figue, mi-raisin. Il fallait tendre un arc entre la première guerre mondiale et ici-maintenant, entre DADA et DATA, disons.

    L’intention, c’est, dit mon dictionnaire, dans son sens premier, l’action de tendre les lèvres d’une plaie pour les rapprocher. La première intention, précise-t-il d’une manière telle que je ne ferais guère mieux dans les limites étroites de mon savoir médical, la "cicatrisation lente d’une plaie obtenue d’emblée, sans l’intervention d'aucun facteur entravant l’évolution normale vers la guérison (notamment sans suppuration)". Il faut donc qu’il y en ait une deuxième. "Réunion par deuxième intention : cicatrisation lente d’une plaie à la suite de l’intervention d’un facteur secondaire tel qu’une infection, une nécrose, une perte de substance, un corps étranger, qui entrave l’évolution vers la guérison."

    Me plaît aussi l’intention dans son acception musicale. Et le dictionnaire de citer Jérôme Paturot à la recherche d’une position sociale : "C’était une chanson normande : l’accent, l’intention, rien n’y manquait, on eût dit un herbager des environs de Falaise."

    Il reste l’intention comme volonté. Elle occupe l’échiquier de nos vies, fussions-nous le maraudeur étranger d’un poème d’Apollinaire, le délégué général d’un parti politique, ou l’herbager d’une antique province.

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    Trop de mots abstraits : on ne veut rien dire, voguant à la surface d’une soupe incolore. On ne nomme plus les choses que par leurs noms génériques : oiseau, arbre, poisson, fleur. Rose à la limite, lys, et encore bégonia, et encore. Ainsi ont disparu la plupart de nos joies.

    Mi-novembre : on voit encore ici et là des pomponettes funèbres. Elles emballaient d’éternels regrets au début du mois ; maintenant elles ornent sous la pluie un pan de mur, une colonne métallique – et parasitent mes rêves.

    Les phrases ne se soutiennent guère sans leurs béquilles. Elles n’ont même plus de pompons.