Dormi de 17 à 22. Écouté vaguement, avant de sombrer, une émission sur Emily Dickinson. "En savoir plus sur Emily Dickinson, c'est en savoir plus sur rien", entend-on dès le début.
"Tu n'es pas économiquement viable", lui dit-elle en le quittant, dit-il à la radio. Il retrouvait dans un film quantité de points communs avec son couple défait. "Et alors...", disait à peu près l'animatrice.
Soupe au chou doux, emmental râpé, yaourt. Thé Rose-c'est-la-vie, thé ready-made.
Oublié mon livre de chevet, chez mon père sans doute, mais je ne lis jamais au lit. On the road... Oublié une clé USB également.
Pyjama à carreaux. Comme une plaie à l'épaule. Cicatrisation. "Parfois, la seule chose qui nous reste d'une histoire d'amour, c'est le chagrin", dit l'animatrice, qui conseille à l'amant délaissé de ne pas le cultiver. Il dit: "Si j'avais l'opportunité de refaire ma vie avec quelqu'un, je n'hésiterais pas." Que dirait Apollinaire à la radio? "Mais en vérité je l'attends, avec mon cœur, avec mon âme, et, sur le pont des reviens-t'en, je lui dirais je suis content..."
La pluie crépite sur les fenêtres inclinées de ma chambre. Temps de chanson, temps de ballade.
Puis la nuit, j'essaie à nouveau d'écouter cette émission sur Emily Dickinson. Dans nos vies linéaires et changeantes imperceptiblement, les écureuils sont le plus souvent imaginaires, mais écureuils ils sont.