Alors jusque dans mes retranchements
seul voilà deux mois seul deux mois
comme si cela devait durer toujours
c’est-à-dire trente ans mon reste-à-vivre
À tourner autour du pot des mots des émois
agiter le mot du remords le mot du regret
du vent du vent du vent mettre le doigt
illusoire comme la racine de l’arc-en-ciel
M’aimas-tu dans nos beaux draps
passé l’événement d’un mois de mai
et comment t’ai-je si mal si pauvrement
pour que tes mots-sans-soucis
Me regardais-tu ou n’était-ce rien
que moi plutôt qu’un autre
à peine plus au diapason
silence-contre-silence
C’est donc l’orgueil de l’élégance
faire comme si donner le change
ne donnant rien rien rien comptant
sur l’émoussement de l’à-venir
Il ne reste rien mais pas fini
me priver de tes pensées
quand je suis plein de toi
de mes illusions fondues