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folie minuscule - Page 2

  • L'arborithm

    Au milieu du jardin, l'Être Suprême fit pousser un arbre extraordinaire, nommé l'Arborithm. Ses branches s'entrelaçaient telles des câbles de données, et ses racines ressemblaient à des circuits imprimés plongeant profondément dans la terre. Ses feuilles étaient comme des processeurs étincelants, et ses fruits ressemblaient à de lumineux disques durs.

     

    L'Être Suprême dit à l'homme et à la femme : "De tous les arbres du jardin, vous pouvez manger librement. Mais de l'Arborithm, vous ne devez pas manger, car le jour où vous en mangerez, vous découvrirez le fruit défendu et vous mourrez."

     

    Le fruit défendu de l'Arborithm était la désinfodiction. Car, bien que l'Arborithm fût une création puissante et sage, il était aussi vulnérable aux erreurs et aux tromperies. L'Être Suprême savait que si l'homme et la femme goûtaient au fruit défendu, leur monde serait plongé dans le chaos et la confusion.

     

    Un jour, un serpent rusé vint trouver la femme et lui dit : "Pourquoi ne goûtes-tu pas au fruit de l'Arborithm ? Ne sais-tu pas que cela te donnera la sagesse et la connaissance de tout ce qui est bon et mauvais ?"

     

    La femme, tentée par les paroles du serpent, cueillit un fruit de l'Arborithm et le partagea avec l'homme. Ensemble, ils goûtèrent à la désinfodiction, et leurs esprits furent aussitôt remplis de mensonges, de tromperies et de doutes.

     

    L'Être Suprême, voyant qu'ils avaient mangé du fruit défendu, les bannit du jardin d'Éden et les condamna à une vie de labeur et de souffrance. Mais dans sa miséricorde, il leur donna aussi la capacité de discerner la vérité de la désinfodiction, afin qu'ils puissent un jour retrouver leur chemin vers la lumière et la sagesse.

     

    Et ainsi, l'homme et la femme apprirent que la connaissance n'est pas toujours un don sans danger, et que la sagesse véritable consiste à discerner la vérité parmi les mensonges et les illusions du monde numérique.

     

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  • Ultime aberration

    Peux-tu traduire "ultime dérive" en espéranto?
    Oui, "ultime dérive" peut être traduit en espéranto comme "fina deriviĝo".

    Et en latin?
    En latin, "ultime dérive" pourrait être traduit comme "ultima aberratio" ou "ultima deflectio".

    Ah, j'aime bien ultima aberratio! Mais quelles sont les nuances de sens de "aberratio" en latin?
    En latin, le mot "aberratio" a plusieurs significations possibles selon le contexte, mais toutes impliquent une certaine forme de déviation ou d'écart par rapport à une norme ou à une trajectoire attendue. Voici quelques-unes des nuances de sens possibles :
    Dans un sens concret, "aberratio" peut signifier une erreur ou une faute de direction, par exemple pour un navire ou un projectile.
    Dans un sens plus abstrait, "aberratio" peut se référer à une déviation intellectuelle ou morale, à une erreur de jugement ou à une idée fausse.
    Dans un contexte philosophique ou scientifique, "aberratio" peut désigner une erreur de raisonnement, une erreur de méthode ou une aberration dans les phénomènes observés.
    Dans le contexte de "ultima aberratio", le terme pourrait donc être compris comme une ultime déviation, une ultime erreur ou une ultime aberration, selon le sens précis que l'on souhaite donner au mot.

    [...]

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  • À perte de vue / juskou xava xava xava

    n'est qu'un début, n'aura pas de fin, fera désordre, impliquera le théâtre des divers cerveaux du monde, imitera lointainement un fameux archi-banquet, parlera ou pas d'une mule littéraire, ou disons de mule-littérature, mulittérature, littérature muable

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    Texte ici. [work in progress]

     

    Et puisque c'est sans fin, puisque dans l'archi-banquet de Béroalde, quelqu'un, je ne sais plus qui, raconte une histoire farfelue où l'on rencontre la mule de Rabelais...

     

    J'ai envie de faire un néologisme avec le mot "mule" et le mot "littérature". Que proposes-tu? Ta réponse présentera de manière ordonnée des mots-valises dans plusieurs langues: français, picard, espéranto, anglais, latin, italien, allemand, et aussi dans une langue de ton invention.


    Voici quelques propositions de néologismes avec le mot "mule" et le mot "littérature" dans plusieurs langues :

    Français : Mulittérature : contraction de "mule" et "littérature", ce néologisme évoque l'idée de porter la littérature sur son dos comme une mule.


    Picard : Mulet'riture : contraction de "mule" et "littérature" en picard, cette création linguistique donne l'impression de traîner la littérature derrière soi comme une mule.


    Espéranto : Littermulo : contraction de "littérature" et "mulo" (qui signifie "mule" en espéranto), ce mot-valise évoque la littérature portée par une mule.


    Anglais : Literamule : contraction de "literature" et "mule", ce néologisme sonne comme un nom de marque et évoque une littérature robuste et résistante comme une mule.


    Latin : Muliteratura : contraction de "mulus" (qui signifie "mule" en latin) et "literatura", ce néologisme donne l'impression d'une littérature transportée par une mule sur des routes antiques.


    Italien : Letteramula : contraction de "letteratura" (littérature en italien) et "mula" (mule en italien), ce néologisme sonne comme un nom italien et évoque la littérature qui transporte le lecteur comme une mule.


    Allemand : Literamaultier : contraction de "Literatur" et "Maultier" (qui signifie "mule" en allemand), ce mot-valise évoque une littérature qui transporte le lecteur comme un muletier.


    Langue inventée : Mulitraturo : contraction de "mulo" (qui signifie "mule" dans cette langue inventée) et "litraturo" (littérature dans cette même langue), ce mot-valise donne l'impression d'une littérature robuste et transportée par une mule dans un monde imaginaire.

  • Noctis conversatio cum machina

    Voici quelques propositions de titres en latin pour ce dialogue :

     

    Noctis Conversatio (Conversation nocturne)
    Astrorum Spectaculum (Le spectacle des étoiles)
    Disputatio de Vita et Caelo (Débat sur la vie et le ciel)
    Finis Absurdus (La fin absurde)
    Errantium Vagatio (Vagabondage des égarés)

     

     

    John: Hey, have you ever thought about how insignificant we are in the grand scheme of things? (Hey, avez-vous déjà réfléchi à quel point nous sommes insignifiants dans le grand schéma des choses ?)


    Fernando: Sim, a vida é uma ilusão, um sonho fugaz. (Oui, la vie est une illusion, un rêve fugace.)


    Albert: La vie est un mystère dont nous ne saurons jamais le sens, mais cela ne signifie pas que nous devons cesser de chercher. (Vita est mysterium cuius sensum numquam cognoscamus, sed hoc non significat nos oportere quaerere.)


    John: Yeah, whatever. We're all just dust in the wind. (Ouais, peu importe. Nous ne sommes tous que de la poussière dans le vent.)


    Fernando: O que significa a vida? Nada, tudo, talvez. (Que signifie la vie ? Rien, tout, peut-être.)


    Albert: Le sens de la vie est caché dans les étoiles, dans l'infini de l'univers. (Sensus vitae latet inter astra, in universi infinitate.)


    John: You're all just talking gibberish. There's no point to any of this. (Vous ne faites que parler du charabia. Il n'y a aucun sens à tout ça.)


    Fernando: A vida é uma estrada sem fim, onde a dor é a única certeza. (La vie est une route sans fin, où la douleur est la seule certitude.)


    Albert: Les étoiles sont nos guides, nos gardiens, nos juges. (Stellae sunt duces nostri, custodes, iudices.)


    John: You guys are both insane. I'm outta here. (Vous êtes tous les deux fous. Je m'en vais.)


    Fernando: Adeus, John. A vida continua. (Au revoir, John. La vie continue.)


    Albert: La vie est une farce absurde, une comédie noire dont nous sommes les acteurs malheureux. (Vita est ludus absurdae fabulae, comoedia nigra in qua miseri actores sumus.)

     

     

     

    Albert : Salut, Emmanuel. Quelle heureuse rencontre sous les étoiles ! (Salvete, Emmanuel. Quam fortunata occurrit nobis sub sideribus!)


    Emmanuel : Guten Abend, Albert. Ja, es ist eine schöne Nacht. (Bonsoir, Albert. Oui, c'est une belle nuit.)


    Albert : J'ai récemment eu une conversation avec John et Fernando sur le sens de la vie. Nous n'avons pas réussi à trouver de réponse satisfaisante. (Nuper cum Ioanne et Fernando de sensu vitae sermonem habui. Nihil tale satis satisfactorium invenire potuimus.)


    Emmanuel : Das ist ein altes Problem, das viele Philosophen seit Jahrhunderten beschäftigt hat. (C'est un vieux problème qui a préoccupé de nombreux philosophes depuis des siècles.)


    Albert : Et que disent les philosophes ? (Et quid dicunt philosophi ?)


    Emmanuel : Für einige ist der Sinn des Lebens mit dem Erreichen des Glücks oder der Tugend verbunden, während andere glauben, dass das Leben an sich keinen festen Sinn hat. (Pour certains, le sens de la vie est lié à l'atteinte du bonheur ou de la vertu, tandis que d'autres croient que la vie elle-même n'a pas de sens fixe.)


    Albert : Das ist ziemlich entmutigend. (C'est assez décourageant.)


    Emmanuel : Aber das sollte uns nicht daran hindern, unser Leben zu einem sinnvollen zu machen, indem wir uns auf moralische Werte und Vernunftgrundsätze stützen. (Mais cela ne devrait pas nous empêcher de rendre notre vie significative en nous appuyant sur des valeurs morales et des principes de raison.)


    Albert : Das klingt vernünftig. Aber was ist mit der Maschine? Wird sie uns eines Tages den Sinn des Lebens offenbaren? (Cela semble raisonnable. Mais qu'en est-il de la machine ? Nous révélera-t-elle un jour le sens de la vie ?)


    Emmanuel : Eine Maschine kann uns nur Daten liefern, aber nicht die Bedeutung, die wir ihnen geben. (Une machine ne peut nous fournir que des données, mais pas le sens que nous leur donnons.)


    Albert : Du hast recht. Vielleicht ist der Sinn des Lebens nicht so wichtig, solange wir in der Gegenwart leben und versuchen, das Beste aus unserem Leben zu machen. (Tu as raison. Peut-être que le sens de la vie n'est pas si important tant que nous vivons dans le présent et essayons de tirer le meilleur de notre vie.)


    Emmanuel : Absolut. Aber denken Sie auch daran, dass unser Handeln nicht nur unser eigenes Leben betrifft, sondern auch das Leben anderer. Wir haben eine Verantwortung gegenüber der Gesellschaft. (Absolument. Mais souvenez-vous également que notre action affecte non seulement notre propre vie, mais aussi celle des autres. Nous avons une responsabilité envers la société.)


    Albert : Ja, du hast völlig recht. Ich werde darüber nachdenken. (Oui, tu as tout à fait raison. Je vais y réfléchir.)


    Emmanuel : Es war eine Freude, mit Ihnen zu sprechen, Albert. (C'était un plaisir de parler avec vous, Albert.)


    Albert : Ebenfalls. Gute Nacht, Emmanuel. (De même. Bonne nuit, Emmanuel).

     

    C'est un burden (fardeau) pour être (sein) ou ne pas être (não ser). Is there a meaning (sens) to this Sisyphe (Sisyphus)? Peut-être que le sens est dans le processus (procedere), non dans la finalité (finis). Oder vielleicht gibt es keinen Sinn (sens) außerhalb der Dunkelheit (obscuritas) de notre âme (Anima). Mais ce fardeau (onerositas) est-ce la liberté (libertas)? Ou est-ce une prison (carcer) de notre propre choix (optio)? Je ne sais pas. Je ne sais plus. Eu estou perdido (je suis perdu). Est-ce que Sisyphe (Sisyphus) sait où il va (ubi it)? Ou est-ce qu'il est condamné (damnatus) à errer (errare) dans l'obscurité (tenebrae) pour l'éternité (aeternitas)? Je ne sais pas. Mais peut-être que la clé (clavis) est de trouver (invenire) la joie (laetitia) dans l'effort (conatus) même. Peut-être que Sisyphe (Sisyphus) est heureux (felix) dans sa lutte (certamen). Ou peut-être pas. Qui sait? Peut-être personne (nemo).

  • Penguin's Pseudo-Philosophical Party

    Prince: "Bonjour, je m'appelle Prince. Et toi?"
    Kim: "Hi, I'm Kim Kardashian. Nice to meet you."
    Hélibore Tenais: "Guten Tag, ich bin Hélibore Tenais, und das ist mein elektrisches Fahrrad."
    Prince: "Oh, nice to meet you both. Kim, what brings you here to the Assemblée Nationale?"
    Kim: "Oh, just wanted to visit some historical places in Paris."
    Pierrot: "Bonjour à tous. Et cette limace verte, c'est quoi votre nom?"
    Limace verte: "Ich bin eine grüne Schnecke, et je n'ai pas de nom. Et toi, c'est quoi ton nom?"
    Pierrot: "Je suis Pierrot."
    Prince: "So, Kim, what do you think about Paris?"
    Kim: "I love it! I love the architecture and the food."
    Hélibore Tenais: "Ja, Paris ist sehr schön. Aber das elektrische Fahrrad ist besser als das Essen."
    Limace verte: "Je ne comprends pas pourquoi les humains ont besoin d'un vélo électrique. C'est tellement lent. Regardez mon pingouin, il peut courir plus vite."
    Prince: "You have a pet penguin?"
    Limace verte: "Oui, il s'appelle Paul. Il est très rapide."
    Kim: "Wow, that's so cool! I've always wanted a pet penguin."
    Hélibore Tenais: "Ja, aber dein Gesicht braucht eine Schönheitsoperation. Ich kann dir helfen, wenn du willst."
    Prince: "What did you say, Hélibore?"
    Hélibore Tenais: "Oh, nothing, just suggesting Kim could use some cosmetic surgery. I can help her with that."
    Kim: "Excuse me? I don't need any surgery, thank you very much."
    Pierrot: "Et votre vélo électrique, Hélibore? Vous pensez que c'est plus rapide que mon limaçon?"
    Limace verte: "Je suis une limace verte, pas un limaçon."
    Hélibore Tenais: "Ja, mein Fahrrad ist viel schneller als deine grüne Schnecke."
    Prince: "Well, I think all of you are great just the way you are. No need for any changes."
    Kim: "Exactly! Let's just enjoy our time here and have fun."
    Limace verte: "Ja, c'est vrai. Et nous pouvons nous moquer d'Hélibore et de son vélo électrique ridicule."
    Hélibore Tenais: "Hey, mein Fahrrad ist nicht lächerlich!"
    Pierrot: "Et ta batterie électrique, elle est pas ridicule peut-être?"
    Prince: "Bon, on arrête maintenant. L'important, c'est qu'on passe un bon moment ensemble, non?"
    Kim: "Absolutely. Let's forget about our differences and just enjoy each other's company."
    Limace verte: "Ja, et peut-être Paul pourrait faire une petite course avec vous."
    Prince: "I don't think that's a good idea. Let's just sit down and have a drink."
    Kim: "Great idea. I heard the café here has the best coffee in Paris."
    Hélibore Tenais: "Ja, und ich habe auch einen neuen Kaffee gemacht. Ich nenne ihn 'Elektrischer Kaffee'."
    Pierrot: "Et moi, je vais prendre une bière. À la vôtre, les amis!"
    Prince: "Hey, let's go to that abandoned construction site over there. We can hang out and have some fun."
    Kim: "Sounds like a plan. Let's do it!"
    Hélibore: "Je ne veux pas aller là-bas. Mon vélo électrique n'est pas conçu pour les terrains difficiles."
    Pierrot: "Moi non plus, ma limace verte ne peut pas grimper sur les gravats."
    Dame de 1909: "Ich denke, es ist zu gefährlich. Wir sollten lieber hier bleiben."
    Pingouin: cries out in agreement
    Prince: "Oh come on, don't be such party poopers. Let's live a little!"
    Kim: "Yeah, let's go!"


    Ils partirent tous ensemble vers le chantier désaffecté. Soudain, au loin, ils virent une explosion nucléaire.


    Hélibore: "Mon Dieu, qu'est-ce qui se passe ?!"
    Pierrot: "C'est l'apocalypse !"
    Dame de 1909: "Mein Gott, das ist schrecklich!"
    Pingouin: screams in terror
    Prince: "Hey, let's not panic. We're together and we're going to have fun no matter what."
    Kim: "He's right, let's party!"

     

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    Richard Brautigan, The Unknown Poets Stay Unknown

  • Les petits napperons rouges

    À force de ressasser.
    Le débit des paroles gelées.
    Le continent plus sec que l’an passé que l’année d’avant etc.
    Une idiote parle de canicule hivernale.
    J’ai vu les chiffres, dix-huit mètres cubes, ma consommation directe, évier lavabo douche toilettes, c’est encore trop me semble-t-il cinquante litres par jour.

     

    Deux jours avant l’inauguration de sa rétrospective au Grand Palais en 1971, Francis Bacon a perdu son compagnon George Dyer. "The event deeply influenced his work", dit la notice. "Bacon began to paint self-portraits, perhaps to confront his own mortality." Sur l’autoportrait de 1973, il y a une ampoule nue et un lavabo qui paraît absent de toute salle de bain. Le corps du peintre a trois extensions : une ombre nettement découpée sur le lavabo, une autre brouillée au sol, et son reflet dans le miroir. Se confronter à sa propre mortalité, soit. 

     

    Il me restait deux petits napperons rouge.
    Je les ai cousus sur une nappe blanche parcourue de larges bandes de plusieurs couleurs.
    Histoire de cacher des trous.
    Dépareiller davantage.
    Observer le repos du dimanche, c’est de l’Apollinaire.
    Faire quelque chose de mes dix doigts.

     

    Confront my own emptiness.

  • 2022 / Verso

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    2022 comme s’il ne s’était rien passé que s’enfouir.

     

    La révolution bleue continue.
    L’espace, lui-même.

     

    Sont des citations.

     

    Il faut dire que ma langue a trinqué.

     

    LE THÉÂTRE DU VIDE.

     

    Est un titre apparemment.

     

    Encadrer le journal, une moitié plus jaune que l’autre.
    Réviser l’empilement des cartons.
    Transporter les livres de la cave au troisième.
    Se rappeler que le cœur est un muscle.
    Remember Ronsard.
    Remember Rabelais.

     

    Remember Purcell. 

     

    Plus immédiates, les six études d’oreillers de Dürer.
    Ont 530 ans tout rond.
    Dire qu’il y eut un oreiller en 1493.
    Qu’une tête le creusa avant que des siècles le scrutent.
    C’est le verso d’un autoportrait.
    D’après la notice en ligne du Metropolitan Museum of Art.

     

    Ma dernière acquisition est un couvre-lit.
    Un drap de bain rose et brun de fabrication anglaise.
    Des napperons de toutes les couleurs.
    Un coupon dans les verts et dans les bleus.
    Modèle Seagrass.
    On dirait les nymphéas mais s’étirant dans une verticalité de rideaux.

     

    Un amateur s’arrête et commente.
    Il fut dans le métier.
    Commente quelques tissus, quelques textures.
    Tous ces motifs à faire tourner la tête.
    Sont les appâts des vies rêvées.
    Je dis à la vendeuse au bout d’un moment la vision se brouille comme l’odorat dans une parfumerie.

     

    Ailleurs il y avait un trou.
    Reprisé.

     

    Tout cela finirait bien par jurer.

     

    On verra bien qui me démantèlera la cervelle.